Outre ce problème, le personnel paramédical est-il suffisamment formé pour procéder aux prélèvements sur des patients Covid et limiter le risque de contamination?
Le dévouement sans concession des blouses blanches et leur abnégation exceptionnelle en ces temps de crise pour sauver des vies comme l’illustrent si bien les prouesses médicales réalisées récemment dans les hôpitaux respectifs de La Rabta et de Monastir pour sauver des patients et des patientes dans un état critique ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt. Si certains établissements hospitaliers, à l’instar de celui de Sousse, ont été approvisionnés en masques et en équipements de protection et se sont dotés de circuits Covid, grâce aux efforts du ministère de la Santé et aux fonds mobilisés par des particuliers et par la société civile, d’autres n’ont pas eu cette chance et sont privés du minimum qui leur permettrait de se protéger et de protéger leurs patients et leur entourage. Avec toutes les informations qui nous submergent quotidiennement sur le SARS-COv2, personne n’ignore aujourd’hui que la prise en charge des patients Covid nécessite l’application d’un protocole sanitaire rigoureux axé, entre autres, sur la réquisition des ressources humaines et la mise en place d’un circuit spécial Covid conforme aux normes et aux standards en vigueur et comportant tout ce qui est nécessaire et indispensable à la prise en charge des patients contaminés ainsi que sur l’apport d’équipements de protection pour les équipes médicales. Or, certains établissements hospitaliers sont, pour l’heure, bien loin du compte, obligés de se débrouiller tant bien que mal en optant pour le système D. Certains ont fini par pousser un cri de détresse, à l’instar de l’hôpital Sadok Mokaddem à Djerba qui a été contraint, il y a deux semaines, de transférer une patiente dans un état critique à l’hôpital de Zarzis, faute de médecin réanimateur. Le problème a été résolu depuis grâce à l’initiative de spécialistes travaillant dans le privé qui sont venus à la rescousse de l’hôpital. Un beau geste de solidarité. Mais tout n’est pas aussi rose que cela en a l’air. A Gafsa, deux nouveaux cas ont été enregistrés ces jours-ci parmi le personnel paramédical de la région. Très probablement à cause du manque de masques et d’équipements de protection. A cela vient s’ajouter le fait que les infirmiers et les infirmières, pas suffisamment formés à la manipulation du matériel nécessaire pour le prélèvement, sont ainsi exposés à un risque élevé de contamination. Mais la tragédie qui a eu lieu jeudi dernier à l’hôpital Hédi Chaker de Sfax a été la goutte qui a fait déborder le vase. Elle a mis à nu l’un des principaux problèmes, dont continuent à souffrir certains hôpitaux publics, qui est le manque de masques et d’équipements de protection. Un malade atteint d’insuffisance rénale et qui n’a pu être pris en charge par les médecins de l’hôpital Hédi Chaker en a fait les frais. L’enquête en cours déterminera sûrement les causes exactes et les responsabilités de chacun. Ce drame soulève bien des questions.
Alors que des millions de dinars ont été versés au fonds 1818 pour soutenir le système de soins et de santé en Tunisie afin de bien gérer la crise et qu’on a entendu parler de l’importation de millions de masques de protection de Chine et d’ailleurs, en plus de la fabrication locale de milliers de bavettes médicales à usage unique ou réutilisables, pourquoi des équipes médicales et paramédicales continuent-elles à être, aujourd’hui, privées d’équipements et de masques médicaux? Lourdeurs administratives, mauvaise gestion à l’échelle régionale… ? L’avenir nous le dira sûrement.
Liberte
29 avril 2020 à 17:18
Vous voulez savoir où sont passé les accessoires paramédicaux de la région de Sfax et de Gafsa? C’est simple il y a des priorités pour les hôpitaux de Tunis de sousse et d’autres villes favorisées, bref on favorise ces villes et on laisse tomber d’autres.